C'est la super (et folle) expo qui se tient en ce moment à la Monnaie de Paris, et ce jusqu'au 8 novembre 2015.
Oubliez tous les codes et interdits des musées et expos conventionnels: ici, tout est prétexte à la manipulation, ici on a le droit de toucher, et même on y est encouragé! Ici, on a le droit de repartir avec un peu de l’œuvre, d'un peu de chacune d'entre elles. Ici, on peut laisser un peu de soi et participer à l’œuvre.
L'expo où tout doit disparaître (2 photos)
"Vingt ans après son immense succès à la Serpentine Gallery, l’exposition conçue par Christian Boltanski et Hans Ulrich Obrist, Take Me (I’m Yours) est récréée. Ainsi chaque visiteur sera invité, pour ne pas dire encouragé, à toucher, utiliser ou emporter avec lui les projets et les idées des artistes invités."
Une partie improvisée de pêche à la ligne, grâce à Daniel Spoerri
Des installations aussi étonnantes que ludiques, comme ces tonneaux noirs remplis d'eau, qui nous invitent à pêcher des conserves de sardines, ou ces petites pilules blanches et bleues, qui tombent lentement par un petit trou dans le plafond, et se répandant au sol d'un magnifique appartement haussmannien.
Pill clock, de Carsten Höller (2 photos)
Wish Tree, de Yoko Ono (5 photos)
Dispersion, de Christian Boltanski, dans Le Grand Salon d'Honneur (5 photos)
Postcards, (ou la salle Tour Eiffel, ma préférée), de Hans-Peter Feldmann (6 photos)
Ah, je ne vous ai pas encore présenté "Robert", l'aspirateur/caméra qui nous a suivi tout au long de l'exposition, et qui changeait de salle en même temps que nous (comme de par hasard...).
Autant vous dire qu'avec ses trajets aléatoires, on s'est plusieurs fois fait foncer dessus par Robert!
Robert, qui filme l'expo pour Charlie Malgat (5 photos)
Certaines installations, comme celle de Félix Gonzalez-Torres, sont à double sens.
Cette œuvre, Untitled (Revenge), dans laquelle le public peut se servir, est la métaphore de la propagation du virus du SIDA dans la communauté homosexuelle. Elle représente les poids de l'artiste et de son compagnon, qui mourrait des suite du virus du SIDA. La dispersion de l’œuvre symbolisait la perte de poids jusqu'à la mort.
L’œuvre, très poétique, avec son bleu sur le parquet haussmannien de la Monnaie de Paris, contrastait avec sa signification morbide.
Untitled (Revenge), 1991 (les bonbons bleus à la menthe), de Félix Gonzalez-Torres
Manque de chance, le Photomaton ne fonctionnait pas...
Mais qu'à cela ne tienne!!!
Une superbe réflexion, sur le statut de l’œuvre d'art, sa place dans les musées, sa "distance" face au public.
Mais aussi une joyeuse participation, un projet d'échange et de partage que je n'avais jamais rencontré auparavant.
Et un petit soulagement, d'apprendre que toute l'expo était rapprovisionnée régulièrement, afin d'offrir à tous un même "contenu".
(à l'inverse du personnel de l'expo, qui étaient tous déçus que l'expo soit réapprovisionné, empêchant ainsi de voir l'évolution de la dégradation des œuvres.)